1er Extrait...
BOULDNAIRE: Que personne ne sorte!!
ROGER: Bonjour commissaire, ne craignez rien il n'y a pas foule
ce matin,
si quelqu'un sort, vous vous en apercevrez.
BOULDNAIRE: Décliner vos noms et situations.
JEANNINE: Heu... Jeannine Dubourg, célibataire, sommelière.
ROGER: Roger Huguenot, célibataire, barman.
GINETTE: Moi c'est Ginette, matricule 696.969.
Bouldnaire note.
JEANNINE: Heu... Et vous c'est comment?
BOULDNAIRE: Commissaire Bouldnaire!
ROGER: De la PJ naturellement! (À Jeannine Discrètement)
Il paraît que c'est un
nerveux! (Plus haut) Que ce passe t-il commissaire?
BOULDNAIRE: Bof, un simple hold-up mais on les a eus!!
ROGER: Déjà! Les braqueurs ne sont plus ce qu'ils étaient.
Dans le temps il fallait des mois d'enquête pour en trouver la
trace et
maintenant, quelques heures après ils sont déjà serrés.
JEANNINE: Ben... Si vous les avez eus, que faites vous ici?
A part pour déguster une de nos excellente madeleine?
BOULDNAIRE: J'enquête!
ROGER: Sur quoi?
BOULDNAIRE: Le hold-up!
ROGER: Pourquoi enquêtez-vous si les voleurs sont déjà sous
les verrous?
BOULDNAIRE: J'enquête sur un détail! Et quel détail!
Voyez-vous il y a une différence
entre la somme volée à la banque et celle retrouvée en
possession de
ces... Petits voyous... Cinq millions!
ROGER: Cinq millions... Une paille!
BOULDNAIRE: Un paille dans l'oeil oui! Ils sont bien passés
quelques part,
ces cinq millions.
ROGER: Vous n'avez qu'à interroger les gangsters que vous
détenez,
il finiront bien par avouer. Vous avez les moyens de les faire
parler! N'est ce pas commissaire?
BOULDNAIRE: Ils prétendent ne rien savoir! Ben voyons! Et ils en
savent encore moins
sur la femme qui les a contactés pour monter ce coup et qui
était, parait-il, avec eux d'ailleurs.
ROGER: Une femme... Qui ...Était... Avec eux? Une femme qui a
participé à
un hold-up? (A Jeannine) Tu vois où ça mène la
libération de la femme?
Elles braquent des banques maintenant!
JEANNINE: Il n'y a pas de raison, je t'assure qu'un doigt de
femme est aussi efficace
que celui d'un homme pour appuyer sur une gâchette.
BOULDNAIRE: Oui, mais tous ça reste à confirmer et c'est
confidentiel!
Alors motus! (Il raconte). Dans leur fuite après le
casse,
ils se sont un peu dispersés et l'un d'eux, alors qu'il était
poursuivi
par un gendarme... Enfin, vous connaissez les gendarmes, ils ne
sont pas
d'une redoutable efficacité... Bref, "elle" a réussi
à lui échapper en
laissant sa veste au main du fonctionnaire et "elle" a
plongé dans la Seine!
... Disparue. Car d'après le gendarme il s'agissait certainement
d'une
femme, il en est sur à quatre-vingt-dix pourcent.
C'est aussi un des objets de mon enquête que d'éclaircir tous
ces détails.
Quand aux autres, ils se sont laissés arrêter sans résistance.
ROGER: Elle a plongé, avec l'argent?
BOULDNAIRE: Non ! C'est impossible elle n'avait rien sur elle et
cinq millions ça
représente une masse de fric.
ROGER: Dans la Seine, c'est bizarre, d'habitude les gangsters
fuient plutôt en
bagnole et plutôt dans l'autre sens, vers la banlieue.
BOULDNAIRE: Justement, c'était impossible, leur voiture était
en carafe devant la banque
avec un pneu crevé... Manque de pot! Ils ont du fuir en taxi!
ROGER: (Il rit) J'imagine la scène, chauffeur! La
planque numéro un et en vitesse!
BOULDNAIRE: Vous y êtes! Et puis, pour brouiller les pistes, ils
ont pris successivement:
un bateau mouche, un trolleybus puis un hélicoptère.
ROGER: Un hélicoptère, ils n'ont pas aussi pris un porte-avions
par hasard!
BOULDNAIRE: L'hélicoptère, ça n'a pas duré. Il a été
obligé de se poser, à court
d'essence. Après, ils ont filé à pied.
ROGER: Et vous avez suivi tout le périple.
BOULDNAIRE: Non, on est tombé sur eux par hasard, quai de... (il
réfléchit)
...Je ne sais même plus. Cela n'a d'ailleurs pas une grande
importance.
ROGER: Bon! Et ben il faut enquêter quai de... Et pas ici, je
n'ai pas que ça à faire, moi.
(Contemplant le bar-tabac vide) Ou presque.
JEANNINE: Mais oui, enfin commissaire! A l'évidence ce n'est pas
ici que se trouve
la clé du mystère, le bistrot n'était de loin pas ouvert et de
toute façon
personne ici ne sait rien sur votre hold-up. Mais peut-être que
Ginette a
vu quelque chose?
(Elle secoue la tête)
JEANNINE: Vous voyez bien!
GINETTE: Bon, c'est pas tout ça, il faut que j'turbine. (Au
commissaire).
Je peux vaquer?
Bouldnaire lui fait un signe de tête. Elle sort par
l'arrière-cour.
ROGER: Vous prenez quelque chose commissaire
BOULDNAIRE: Écoutez, je ne suis pas ici pour consommer.
ROGER: Ici, c'est un bistrot, sauf votre respect, ou vous
consommez ou vous...
BOULDNAIRE: Ce sont mes témoins qui vont consommer.
ROGER: Vos témoins ?
BOULDNAIRE: Oui, je les ai convoqués ici pour... Mettons... Un
entretien.
JEANNINE: Un interrogatoire.
BOULDNAIRE: Non pas exactement, mais je préfère interroger les
témoins plus ou moins en
public. Les confronter. Ici ils sont en présence de deux sortes
d'auditeurs...
Moi et les gens. Jusqu'à présent, cette façon de faire m'a
plutôt réussie.
Notez que si j'ai quelque chose de très personnel à leur
demander,
je les convoque au commissariat.
ROGER: Je vois, c'est une sorte de détecteur de mensonge.
2ème Extrait
Le téléphone sonne
ROGER: Allô, le Mouton Noir... Oui il est là, je vous le passe.
(A Bouldnaire)
Commissaire! Cest pour vous.
Entrée rapide de Ginette qui se dirige vers le comptoir.
BOULDNAIRE: Allô ? ... Mais ne parler pas si fort mademoiselle
Lepic ....
GINETTE: Jeannine, vite... Un perroquet! Cest la première
fois quon me fait ça!
J'en ai pas cru mes esgourdes.
JEANNINE: Faire ça avec un perroquet, tous des obsédés!
ROGER: Mais non, elle a simplement soif sert lui un perroquet...
Pastis et sirop
de mente. Tu rêves?
Jeannine, sortie de sa torpeur, sexécute
GINETTE: Vous vous rendez compte de qu'il m'a fait, il s'est
arrêté en pleine tire,
pour aller vérifier si son coffre personnel na pas été
niqué.
Ensuite il voulait pas raquer, sous prétexte qu'il n'avait pas
pris son
panard. Ils nous ont emplafonné avec leur hold-up. Ça chamboule
tout le
quartier, tout le monde s'prend la tronche.
LA CLIENTE: (A Jeannine et Roger). Dites-moi, y a-t-il
ici un commissaire Bouldnaire?
ROGER: A votre avis, lequel est-ce?
BOULDNAIRE: (Au téléphone). Oui... Cest
intéressant, merci. (IL dirige son regard vers
la cliente)
LA CLIENTE: Cest parce que je suis l'objet d'une
convocation plutôt bizarre.
J'ai simplement reçu un coup de téléphone du commissariat
mordonnant de me
présenter au bar-tabac.
JEANNINE: Commissaire, quelquun pour vous.
BOULDNAIRE: Oui, bon, dites lui de consommer. Je l'appellerai.
LA CLIENTE: Convoquer les gens au bistrot, vous trouvez ça
légal?
BOULDNAIRE: (Il s'interrompt) Mais oui, tenez: j'ai
entendu parler d'une célèbre
commission administrative militaire, dans un petit pays voisin,
qui pratique
ainsi couramment. Allô...Allô, sacré nom dune pipe on
nous a coupé.
(Il raccroche sèchement) Donnez-moi un petit blanc... Ou plutôt
non, un petit noir.
ROGER: Un petit blanc ou un petit noir?
BOULDNAIRE: Un petit noir, je suis en service.
GINETTE: Hé oui ! Boire ou déduire, il faut choisir. C'est
comme ça qu'ils disent toujours à
la maison poulaga. (Elle sort)
3ème Extrait
Robert hausse les épaules et sort.
ROGER: Manifestement, il connaissait Armande... Comment le
saviez-vous commissaire.
Bouldnaire ne répond pas.
ROGER: A moi vous pouvez le dire commissaire!
BOULDNAIRE: Confidentiel!
ROGER: (Il verse un petit blanc) Vous vous en tirer avec
une pirouette, si vous ne me
répondez pas, je peux croire n'importe quoi... Je ne sais pas
moi, que tous les
concierges de Paris sont de la Police.
BOULDNAIRE: Hélas!
ROGER: ... Ou que vous "fichez" tout le monde.
BOULDNAIRE: (Après un silence, fièrement) Relevé
téléphonique!! Compagnie des taxis!!
"Log-book" du service radiotéléphonique de Paris!!
Etc... Quand on se
téléphone deux à trois fois par jours, aux heures de travail,
c'est pas par
hasard... Le reste, c'est le flair! J'ai reçu le renseignement
par téléphone
de Mame Lepic tout à l'heure.
ROGER: Quelle organisation! Quel travail! Quelle précision!...
Et dire que certains
critique la Police.
BOULDNAIRE: Je vais faire un tour à la banque, j'ai des détails
à vérifier. Si l'un de mes
témoins se pointe, faites-le consommer.
ROGER: Mais...A quoi reconnaît-on un témoin d'un client?
BOULDNAIRE: Le client s'adonne aux libations, le témoin donne
une convocation.
(Il sort).
ROGER: Mais... (Un temps) Puisqu'il en est ainsi, je
sors aussi. Ginette, je te
confie le bar, j'en ai pour deux minutes il faut que je passe au
pressing.
GINETTE: Chouette! Je vais niquer le bar!
ROGER: Très drôle! Tu n'as qu'à faire patienter les clients,
de toutes façon tu ne
peux rien servir, j'ai fermé la caisse. (Il enlève son
tablier). Et n'abuse pas s'il te plait. (Il sort)
GINETTE: (Elle passe derrière le bar). Zieutons un peu,
qu'est ce que je pourrais
bien m'enfiler?
Entrée discrète de César
GINETTE: Oh! Du Balantine 12 ans. (Elle se sert) Et hop!
CESAR: J'ai vu le Kador qui détalait, j'me suis dis, c'est
l'occase!
GINETTE: Ce sera c'que tu voudra, aujourd'hui c'est Ginette qui
rince.
(Elle lui verse un verre) Tu te souviens quand t'étais
friqué?
CESAR: J'ai oublié, ça fait trop longtemps.
GINETTE: T'étais toujours nippé comme un prince et je me
souviens que ma nounou en
bavait pour tes zigues. Tu f'sais quoi déjà? (Ils prennent
leurs aises,
ils trinquent).
CESAR: Je faisais quoi déjà?... Sais plus! Depuis, il a coulé
pas mal de pinard
dans les bouteilles...
GINETTE: Un vrai kador, t'étais! Ma nounou disait que tu faisais
le Boursier de la
courte, ou quelque chose comme ça.
CESAR: J'étais bourtier de la course... Mais maintenant je suis
bourré tous court!
GINETTE: Y parait que t'as plongé à cause d'une pouffette.
CESAR: Je t'interdis de l'insulter!
GINETTE: Elle t'avait taxé le blé d'un client et elle s'est
taillée avec le fric...
Enfin c'est ce qu'on dit.
CESAR: Les voies du fiel sont impénétrables...
GINETTE: T'étais trop bon, voilà tout! Mais tu aurais pu la
retrouver, elle est quand
même pas entrée au couvent?
CESAR: Ainsi soit-il!
GINETTE: T'avais perdu un boulot et tout ce que t'as retrouvé,
c'est un goulot.
CESAR: Goulot, métro, dodo!
GINETTE: Te bille pas, moi aussi c'est maquereau, gogo,
bistrot... Allez encore un
coup. (Elle verse à boire). Tu trouves pas que ça
manque d'ambiance ici?
(Elle met de la musique, un blues). Allez haut les
coeurs!
(Elle se met à danser et fini par un strep-tease partiel,
sur une table).
Rideau
4ème Extrait
Il pose le cocktail sur le bar et
soudain se ravise.
ROGER: Voudriez-vous déguster une de mes spécialités, j'adore
les préparer.
Elle acquiesce en applaudissant.
ROGER: Vous allez voir... (Il recommence)... Un peu de
cognac... Une dose de crème
d'abricot... Un peu de jus d'orange... Voilà !... Verser le
contenu du
shaker... et ajouter un peu de sirop de grenadine... Mais
attention!
Doucement et sans brasser!
Pendant la préparation, entrée de Bouldnaire, il observe l'oeil
interrogateur.
ROGER: Voilà! On appelle ça un "DRACULA".
BOULDNAIRE: Dites donc! C'est un bar-tabac ou un bar à cocktail?
ROGER: Ne faîte pas la fine bouche commissaire.
En entendant le mot "commissaire", Josette essaie
en vain d'attirer l'attention de Bouldnaire.
ROGER: Tenez commissaire, goûtez celui-ci. (Il lui présente
l'autre cocktail).
BOULDNAIRE: (Il grimace) Qu'y a-t-il dedans ?
ROGER: Secret culinaire... Ou plutôt secret exotique.
Il trempe ses lèvres et dévisage la cliente.
BOULDNAIRE: Excellent... Mais, excusez-moi, ne seriez-vous pas
mademoiselle... Heu...
(Il compulse son bloc-notes)... Josette Goulut,
employée à la société des
bateaux-mouches de Paris.
Elle acquiesce.
BOULDNAIRE: Répondez par oui ou par non.
Elle écrit oui sur l'ardoise.
BOULDNAIRE: Vous n'avez pas de langue ?
Elle écrit "aphone."
BOULDNAIRE: Ah! Ça tombe mal, surtout pour une déposition... Je
voulais vous demander
de me narrer votre aventure mais...
ROGER: (Moqueur) Rien de ce que vous ne pourrez pas dire
ne sera retenu contre
personne.
BOULDNAIRE: Et ça vous fait rire, que vais-je bien pouvoir....
GINETTE: Attendez commissaire, j'ai une solution.
Ginette interroge Josette, au fur et à mesure de
l'interrogatoire et sous l'effet
du cocktail, les gestes de réponse sont de plus en plus évasif.
GINETTE: Vous attendiez le client sur votre bateau...
Elle fait "oui" de la tête.
GINETTE: Vous avez vu surgir quatre hommes masqués...
Elle fait "oui" de la tête, inquiète.
GINETTE: Et armés jusqu'aux dents...
Elle fait "oui" de la tête, inquiète.
GINETTE: Ils sont montés à bord...
Elle fait "oui" de la tête, de plus en plus
inquiète. Elle boit une rasade.
GINETTE: Y en a un qui a braqué son fusil sur vous... et qui a
dit quelque chose
comme... "Bouge pas poupée ou je te brûle la
cervelle..."
Elle fait "oui" de la tête, paniquée, elle boit
une grosse rasade.
GINETTE: IL a ajouté, "Roule" ...enfin...
"Navigue".
Elle fait "oui" de la tête, elle simule la barre.
ROGER: Encore un cocktail?
Elle fait "oui" de la tête, soulagée.
BOULDNAIRE: (Pas d'accord) N'essayez pas d'influencer le
témoin s'il vous plait.
GINETTE: Et puis, vous avez navigué un quart d'heure jusqu'à
Issy.
Elle acquiesce.
GINETTE: Là, ils ont sauté sur le quai et ils ont disparu...
Elle acquiesce.
GINETTE: Naturellement vous ne les avez pas reconnus.
Elle acquiesce, puis se ravise et fait signe que non.
BOULDNAIRE: Vous les avez reconnus ou vous ne les avez pas
reconnus?
Elle fait signe que non.
ROGER: Mais enfin commissaire, elle vient de vous montrer qu'elle
ne les
connaissait pas.
Elle acquiesce.
BOULDNAIRE: Vous voyer bien qu'elle les connais.
ROGER: Mais non, elle ne les connaît pas.
Elle acquiesce.
BOULDNAIRE: Si vous répondez non à la question "Vous ne
les avez pas reconnus",
c'est que vous les connaissez. !
Elle acquiesce la phrase.
BOULDNAIRE: Alors vous êtes peut-être leur complice...Hein.?
Elle saisit l'ardoise et écrit.
BOULDNAIRE: (Il lit) "Je ne les connais pas".
Faudrait savoir!
GINETTE: ... Et leur signalement ne vous dit rien, cheveux sous
la cagoule,
à la place des yeux vous n'avez vu que le canon du
"Riot".
Elle fait "oui" de la tête, elle boit une rasade.
GINETTE: Il n'y a pas un détail qui vous a frappé, par hasard?
Étonnée, elle fait "oui" de la tête.
GINETTE: Pour monter dans le bateau, y en a un qui a aidé
l'autre comme on aide
une femme.
Stupéfaite, elle acquiesce.
GINETTE: Et voilà, commissaire. C'est l'enfance de l'art.
BOULDNAIRE: Incroyable! Comment savez-vous tout ça?
GINETTE: Tout ce qui se dit dans les bistrots a vite fait de
faire le tour du quartier,
le téléphone arabe commissaire, et dans le coin il fonctionne
vachement bien.
BOULDNAIRE: Vous souvenez-vous d'un autre détail?
Elle fait signe que non.
BOULDNAIRE: Autre chose, est-il exact que vous habitez Rue de
Renne 23,
c'est-à-dire juste au-dessus du tea-room, c'est un point du
dossier à confirmer?
Étonnée, elle fait "oui" de la tête,
furtivement.
BOULDNAIRE: Goulut, c'est le nom de fille de votre mère, comment
s'appelle votre père.
Elle écrit et tente de cacher la réponse à Roger.
ROGER: Bon sang, Grandpierre, le chauffeur de taxi.
Elle n'y comprend rien.
ROGER: Vite un petit blanc.
BOULDNAIRE: Encore un détail, n'avez-vous pas remarqué que les
gangsters aient laissé
tomber quelque chose dans la Seine ?
Étonnée, elle fait "non" de la tête, furtivement
Elle mime le fusil braqué sur elle.
BOULDNAIRE: Pouvez disposer, mais je vous attends demain matin au
commissariat.
Elle le fixe, interrogatrice.
BOULDNAIRE: Pour signer une déposition.
Elle paye le cocktail et sort discrètement.
ROGER: Vous avez bientôt vu tous les témoins !
Elle est sortie.
ROGER: Mais dites-moi, commissaire, cette fois tout s'imbrique,
ils se connaissent
tous et...
BOULDNAIRE: Et...
ROGER: J'ai vu juste, le magot est au fond de la seine!
BOULDNAIRE: Pas mal pour un débutant, l'un des petits voyous que
nous interrogeons depuis
leur arrestation, a parlé. Il parait qu'ils ont perdu le magot
dans la Seine.
ROGER: Faite draguer.
BOULDNAIRE: Ils y sont en ce moment même, mais je ne me fais
aucune illusion, je dirais même
qu'il n'y aucune chance.
ROGER: A la prochaine sécheresse, je...
BOULDNAIRE: Attention, cet argent ne vous appartient pas. C'est
du recel!
Et de toute façon vous ne retrouveriez plus rien. Il suffit que
le paquet s'ouvre...
ROGER: Mais le franc flotte, si je puis dire.
BOULDNAIRE: En l'occurrence et avec les remous, il pourrait bien
couler.
GINETTE: Et c'est comme ça que le coup augmente!
BOULDNAIRE: Le coup, soyez décente s'il vous plaît.
GINETTE: Ben le coup de la vie, quoi!